Écrit par kristaline le Oct 3, 2016 11:22:08 GMT -5
Ça y est, mon premier chapitre de cette nouvelle fanfiction est maintenant disponible! Pour ceux qui se posent des questions sur le titre de la fic, vous allez mieux comprendre à partir du chapitre 2. Sur ce, bonne lecture!
***
Titre: Plein g-g-gâââz
Genre: Univers alternatif, se déroule dans un cégep de nos jours
Droits d'auteur : L'univers et les personnages de Dans une galaxie près de chez vous appartiennent à Pierre-Yves Bernard et à Claude Legault.
Auteur : Kristaline
Rating : L’équivalent de celui de la série
***
Chapitre 1 : Premières impressions
Jamais Charles Patenaude n'avait vécu une telle situation auparavant. La foule animée à laquelle il se mêlait. Les corridors, si nombreux qu'on pouvait s'y perdre. L'odeur enivrante du café qui ressortait de chaque tasse qu'il croisait sur sa route. Toutes ces choses qu'on pouvait vivre en tant qu'étudiant... cette fois-ci, Charles les expérimentait en tant qu'enseignant.
Enseignant en philosophie... un rêve qui devenait réalité pour le jeune homme, qui venait à peine de terminer ses années d'université. Il n'arrivait pas à croire que le Cégep de Rosemont serait le premier établissement à lui offrir cette chance d’enseigner. Sans hésitation, il avait accepté leur proposition. Plan de cours sous son bras, tasse de café en main, il était excité à l’idée d’accomplir cette… mission.
Peut-être un peu trop excité, se disait-il en jetant un regard sur son accoutrement. Un pull à col roulé gris et des pantalons noirs pour son premier jour? Et qu’est-ce qui lui a pris de se faire couper les cheveux en brosse? Croyait-il entrer dans l’armée? Il se ravisa. Il se devait d’avoir son propre uniforme. Après tout, il est nécessaire d’afficher un code vestimentaire respectable.
Malheureusement, son code vestimentaire prit le bord lorsqu’un accrochage fit renverser le précieux liquide noir sur son pull. La brûlure cuisante qu’il ressentait le fit sortir de ses pensées et il était à deux doigts d’engueuler le responsable lorsqu’il vit enfin son visage.
- Oh! Je suis vraiment désolée! Est-ce que vous allez bien?
Cette jeune femme rousse, qui semblait si inquiète, fit l’effet d’un baume sur la brûlure de Charles. Vêtue d’une simple robe en coton rouge et d’une veste noire, elle ne se préoccupait pas de sa pile de feuilles de papier éparpillée sur le plancher. Il sentait à peine ses mains, déposées sur son bras en signe de réconfort, et pourtant, c’était comme s’il avait été touché par un ange…
- Monsieur?
Sortant de sa rêverie, le nouvel enseignant tenta de reprendre le contrôle de ses émotions, prenant, sans le vouloir, une voix plus basse qu’à l’habituelle.
- Euh… oui, oui, je vais bien.
- Vous avez un rhume?
- Quoi?
La voix de Charles redevenait enfin normale.
- Oh, ça doit être juste la brûlure, se justifiait-il.
La jeune femme soupirait de soulagement, avant de se pencher pour ramasser ses feuilles. Elle ne constata pas que Charles avait eu la même idée et ils percutèrent leurs têtes en même temps. Cette fois-ci, ce fut le jeune homme qui se confondait en excuses alors que l’inconnue riait légèrement.
- Vous n’avez pas à vous excuser, ajoutait-elle. De toute façon, je m’y attendais pour une première journée.
Intrigué, Charles posa quelques questions à la rouquine tout en lui apportant son aide. C’est ainsi qu’il apprit qu’elle s’appelait Valence et qu’elle enseignait en psychologie pour la première fois. N’ayant pas étudié au Cégep de Rosemont, elle avoua s’être égarée en cherchant son local. Heureusement, Charles étant un ancien de ce cégep, se rappelait où se trouvait le département des sciences humaines et lui proposa de l’accompagner.
- Ce serait apprécié, répondit-elle en souriant.
Cette session s’annonçait prometteuse, pensa Charles.
***
Il ne restait que cinq minutes avant le début des cours et déjà, Brad Spitfire détestait sa journée. Même s’il avait réussi à se lever plus tôt qu’à l’habitude, un de ses colocataires, encore plus lève-tôt que lui, avait prit toute l’eau chaude de la salle de bain. Adieu, douche d’une heure…
Puis, considérant qu’il avait assez de temps pour préparer un bon déjeuner, il voulut faire cuire un œuf… avant de se rendre compte qu’il n’en restait plus dans le réfrigérateur. Vivement les prochains spéciaux pour qu’il puisse s’en procurer! D’ici là, il se contentera de céréales et de rôties à la confiture.
Au moins, s’il arrivait assez tôt au cégep, il pourrait prendre le temps de flâner et de prendre un café, se disait-il en sortant de son appartement. Comme un malheur ne venait jamais seul, il arriva plus tard que prévu en raison d’une panne dans le métro. Il lui restait juste assez de temps pour s’acheter un café.
Il aurait pu se contenter d’un café d’une machine distributrice, mais il avait préféré celui du dépanneur étudiant. Pas parce qu’il souhaitait encourager une initiative de cégepiens, mais parce que leur café était le moins cher. Et, malheureusement, celui au goût le plus infect.
Enfin, alors qu’il faisait la file pour payer son café, Brad se retrouva devant un nouvel imprévu : l’acheteur indécis.
- Hum… est-ce que je me prends des chips? Une barre de chocolat? Des chips en chocolat?
Cet acheteur indécis, Brad ne le connaissait pas, mais déjà, il éprouvait du mépris pour lui. Pourquoi ce tas de graisse avec une tuque en laine ne faisait-il pas comme les autres et allait réfléchir en dehors de la file? Soit il avait une mémoire de poisson rouge, soit il avait la réactivité d’un paresseux.
Se rendant compte que le vendeur tardait à agir, l’étudiant feluette décida de faire ce dans quoi il excellait…
- Heille, le goinfre! C’est pas un buffet à volonté ici!
Quelques secondes s’écoulèrent. Réagissant enfin à l’insulte, le goinfre en question se retourna et le dévisagea d’un regard encore plus noir que la couleur de sa peau.
- C’est-tu moi que tu appelles le goinfre?
- Oh, parce qu’en plus d’être goinfre, tu dois pas être ben vite, hein?
- J’suis peut-être gros, mais quand je veux, je peux courir vite!
À cet instant précis, Brad était partagé entre l’envie de ridiculiser la stupidité de son adversaire ou la consternation de la qualité des étudiants choisis par cet établissement. Lorsqu’il sortit de ses pensées, l’acheteur indécis avait disparu de son champ de vision et le commis lui demandait d’avancer vers lui.
Le jeune homme était sur le point de fulminer. Comment osait-il s’en aller? Ne savait-il pas à qui il avait affaire? Une fois le café payé, il réalisa, en suivant la file d’étudiants pour se rendre à son cours, qu’il faisait partie de la masse. Même s’il portait toujours le nom des Spitfire, il ne pouvait plus profiter du prestige qui était relié. Ce cégep qu’il détestait… était pourtant le même qu’il avait choisi lors de son inscription. Aucun retour en arrière n’était possible.
Brad soupira. Cette session allait être plus difficile qu’il ne le croyait.
***
Comme plusieurs établissements, le Cégep de Rosemont offrait un programme d’intégration au collégial, c’est-à-dire un programme permettant aux étudiants d’avoir une meilleure idée de leur parcours scolaire et de suivre quelques cours de mise à niveau si la formation choisie l’exigeait. Pour l’instant, Bob Dieudonné-Marcellin ignorait toujours dans quel programme il aimerait se retrouver, mais il était rassuré par le fait de fréquenter le même cégep que son meilleur ami, Flavien Bouchard. La seule personne qui ne l’a jamais laissé tomber…
En à peine quelques mois, tout son monde a basculé. Tout cela a commencé lorsque Mirabella a rompu avec lui, quelques jours après le bal des finissants. Le lendemain de cette rupture, son ex-petite amie quittait Montréal pour faire le tour du monde en solitaire. Du moins, c’est que ce Bob croyait, avant qu’il apprenne, un peu plus tard, que Falbo faisait également partie de ce voyage.
Sur le coup, Bob voulait tout abandonner, mais Flavien insista qu’avec le cégep, il oubliera Mirabella de sitôt. Avec le déménagement dans leur nouvel appartement et la recherche d’un emploi étudiant à temps partiel, le jeune éploré commençait à oublier la douleur de la rupture, mais pas celle de la trahison de Falbo. On raconte souvent, qu’avec le temps, on finit par reconnaître nos vrais amis. Et Flavien était la preuve qu’il existait toujours des amis fidèles.
- Ça va, mon Bob?
Assis de l’autre côté de la table de la cafétéria, Flavien regardait son meilleur ami d’un air incertain. Bob le rassura en hochant de la tête tout en avalant une bouchée de son sandwich PPP – porc, poulet, pain. Flavien n’avait pas besoin d’entendre son histoire d’altercation avec le grand gringalet de ce matin, ni celle de son cours hyper ennuyeux de l’avant-midi. Il valait mieux créer une diversion.
- Pis toi, ton initiation?
- Pour l’instant, ça va. J’ai eu des compliments sur mon costume. Surtout pour la peinture que t’as choisie.
Bob était soulagé. Il avait souvent entendu parler d’histoires d’initiations qui prenaient d’étranges tournures. Heureusement, même si Flavien portait en ce moment un béret, un foulard et des verres fumés, il n’était pas humilié par ses pairs. Et le t-shirt qu’il arborait avait pour sujet une boîte de soupe Campbell’s. Honnêtement, qui n’aimait pas la soupe?
Après avoir englouti sa propre bouchée de sandwich, Flavien ajouta :
- Tu sais… après les cours, on pourrait commencer nos recherches pour un nouveau bassiste.
Comme s’il réalisait qu’il venait de faire une gaffe, le jeune homme s’excusa. Mais son meilleur ami trouvait qu’il n’avait pas à être désolé. Même si Mirabella était leur ancienne bassiste. Après tout, n’est-ce pas Flavien qui lui avait dit que le cégep ferait disparaître son ex-copine de sa mémoire? S’ils pouvaient trouver leur musicien le plus tôt possible, peut-être qu’ils auront le temps de se pratiquer pour participer à Cégeps en spectacle. Et, qui sait, peut-être qu’ils récolteront l’argent, la gloire et les tournées dans les meilleurs restaurants du monde. Avec un horaire si chargé, qui aurait besoin d’une blonde?
- Salut, l’artiste!
Bob leva son regard, même s’il savait que cette voix s’adressait à Flavien. Ce dernier s’engageait aussitôt dans une discussion sur son premier cours de philosophie avec une personne portant un grand sarrau blanc, mais son ami ne portait pas attention à ce qu’il disait. En vérité, il était intrigué par le déguisement d’initiation de cette inconnue. Quel visage se cachait derrière ces fausses lunettes, ces faux sourcils, ce faux gros nez et cette fausse moustache?
- Pétrolia, je te présente Bob. Mon meilleur chum depuis toujours.
Malgré la grosse moustache, le sourire que fit Pétrolia avait l’effet d’un coup de vent chaleureux, le même qui soulève les feuilles d’automne et les papiers d’emballage de hot-dog. Et, malgré son air niais, Bob devait se rendre à l’évidence : il avait bien fait d’avoir commencé cette session.
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Titre: Plein g-g-gâââz
Genre: Univers alternatif, se déroule dans un cégep de nos jours
Droits d'auteur : L'univers et les personnages de Dans une galaxie près de chez vous appartiennent à Pierre-Yves Bernard et à Claude Legault.
Auteur : Kristaline
Rating : L’équivalent de celui de la série
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Chapitre 1 : Premières impressions
Jamais Charles Patenaude n'avait vécu une telle situation auparavant. La foule animée à laquelle il se mêlait. Les corridors, si nombreux qu'on pouvait s'y perdre. L'odeur enivrante du café qui ressortait de chaque tasse qu'il croisait sur sa route. Toutes ces choses qu'on pouvait vivre en tant qu'étudiant... cette fois-ci, Charles les expérimentait en tant qu'enseignant.
Enseignant en philosophie... un rêve qui devenait réalité pour le jeune homme, qui venait à peine de terminer ses années d'université. Il n'arrivait pas à croire que le Cégep de Rosemont serait le premier établissement à lui offrir cette chance d’enseigner. Sans hésitation, il avait accepté leur proposition. Plan de cours sous son bras, tasse de café en main, il était excité à l’idée d’accomplir cette… mission.
Peut-être un peu trop excité, se disait-il en jetant un regard sur son accoutrement. Un pull à col roulé gris et des pantalons noirs pour son premier jour? Et qu’est-ce qui lui a pris de se faire couper les cheveux en brosse? Croyait-il entrer dans l’armée? Il se ravisa. Il se devait d’avoir son propre uniforme. Après tout, il est nécessaire d’afficher un code vestimentaire respectable.
Malheureusement, son code vestimentaire prit le bord lorsqu’un accrochage fit renverser le précieux liquide noir sur son pull. La brûlure cuisante qu’il ressentait le fit sortir de ses pensées et il était à deux doigts d’engueuler le responsable lorsqu’il vit enfin son visage.
- Oh! Je suis vraiment désolée! Est-ce que vous allez bien?
Cette jeune femme rousse, qui semblait si inquiète, fit l’effet d’un baume sur la brûlure de Charles. Vêtue d’une simple robe en coton rouge et d’une veste noire, elle ne se préoccupait pas de sa pile de feuilles de papier éparpillée sur le plancher. Il sentait à peine ses mains, déposées sur son bras en signe de réconfort, et pourtant, c’était comme s’il avait été touché par un ange…
- Monsieur?
Sortant de sa rêverie, le nouvel enseignant tenta de reprendre le contrôle de ses émotions, prenant, sans le vouloir, une voix plus basse qu’à l’habituelle.
- Euh… oui, oui, je vais bien.
- Vous avez un rhume?
- Quoi?
La voix de Charles redevenait enfin normale.
- Oh, ça doit être juste la brûlure, se justifiait-il.
La jeune femme soupirait de soulagement, avant de se pencher pour ramasser ses feuilles. Elle ne constata pas que Charles avait eu la même idée et ils percutèrent leurs têtes en même temps. Cette fois-ci, ce fut le jeune homme qui se confondait en excuses alors que l’inconnue riait légèrement.
- Vous n’avez pas à vous excuser, ajoutait-elle. De toute façon, je m’y attendais pour une première journée.
Intrigué, Charles posa quelques questions à la rouquine tout en lui apportant son aide. C’est ainsi qu’il apprit qu’elle s’appelait Valence et qu’elle enseignait en psychologie pour la première fois. N’ayant pas étudié au Cégep de Rosemont, elle avoua s’être égarée en cherchant son local. Heureusement, Charles étant un ancien de ce cégep, se rappelait où se trouvait le département des sciences humaines et lui proposa de l’accompagner.
- Ce serait apprécié, répondit-elle en souriant.
Cette session s’annonçait prometteuse, pensa Charles.
***
Il ne restait que cinq minutes avant le début des cours et déjà, Brad Spitfire détestait sa journée. Même s’il avait réussi à se lever plus tôt qu’à l’habitude, un de ses colocataires, encore plus lève-tôt que lui, avait prit toute l’eau chaude de la salle de bain. Adieu, douche d’une heure…
Puis, considérant qu’il avait assez de temps pour préparer un bon déjeuner, il voulut faire cuire un œuf… avant de se rendre compte qu’il n’en restait plus dans le réfrigérateur. Vivement les prochains spéciaux pour qu’il puisse s’en procurer! D’ici là, il se contentera de céréales et de rôties à la confiture.
Au moins, s’il arrivait assez tôt au cégep, il pourrait prendre le temps de flâner et de prendre un café, se disait-il en sortant de son appartement. Comme un malheur ne venait jamais seul, il arriva plus tard que prévu en raison d’une panne dans le métro. Il lui restait juste assez de temps pour s’acheter un café.
Il aurait pu se contenter d’un café d’une machine distributrice, mais il avait préféré celui du dépanneur étudiant. Pas parce qu’il souhaitait encourager une initiative de cégepiens, mais parce que leur café était le moins cher. Et, malheureusement, celui au goût le plus infect.
Enfin, alors qu’il faisait la file pour payer son café, Brad se retrouva devant un nouvel imprévu : l’acheteur indécis.
- Hum… est-ce que je me prends des chips? Une barre de chocolat? Des chips en chocolat?
Cet acheteur indécis, Brad ne le connaissait pas, mais déjà, il éprouvait du mépris pour lui. Pourquoi ce tas de graisse avec une tuque en laine ne faisait-il pas comme les autres et allait réfléchir en dehors de la file? Soit il avait une mémoire de poisson rouge, soit il avait la réactivité d’un paresseux.
Se rendant compte que le vendeur tardait à agir, l’étudiant feluette décida de faire ce dans quoi il excellait…
- Heille, le goinfre! C’est pas un buffet à volonté ici!
Quelques secondes s’écoulèrent. Réagissant enfin à l’insulte, le goinfre en question se retourna et le dévisagea d’un regard encore plus noir que la couleur de sa peau.
- C’est-tu moi que tu appelles le goinfre?
- Oh, parce qu’en plus d’être goinfre, tu dois pas être ben vite, hein?
- J’suis peut-être gros, mais quand je veux, je peux courir vite!
À cet instant précis, Brad était partagé entre l’envie de ridiculiser la stupidité de son adversaire ou la consternation de la qualité des étudiants choisis par cet établissement. Lorsqu’il sortit de ses pensées, l’acheteur indécis avait disparu de son champ de vision et le commis lui demandait d’avancer vers lui.
Le jeune homme était sur le point de fulminer. Comment osait-il s’en aller? Ne savait-il pas à qui il avait affaire? Une fois le café payé, il réalisa, en suivant la file d’étudiants pour se rendre à son cours, qu’il faisait partie de la masse. Même s’il portait toujours le nom des Spitfire, il ne pouvait plus profiter du prestige qui était relié. Ce cégep qu’il détestait… était pourtant le même qu’il avait choisi lors de son inscription. Aucun retour en arrière n’était possible.
Brad soupira. Cette session allait être plus difficile qu’il ne le croyait.
***
Comme plusieurs établissements, le Cégep de Rosemont offrait un programme d’intégration au collégial, c’est-à-dire un programme permettant aux étudiants d’avoir une meilleure idée de leur parcours scolaire et de suivre quelques cours de mise à niveau si la formation choisie l’exigeait. Pour l’instant, Bob Dieudonné-Marcellin ignorait toujours dans quel programme il aimerait se retrouver, mais il était rassuré par le fait de fréquenter le même cégep que son meilleur ami, Flavien Bouchard. La seule personne qui ne l’a jamais laissé tomber…
En à peine quelques mois, tout son monde a basculé. Tout cela a commencé lorsque Mirabella a rompu avec lui, quelques jours après le bal des finissants. Le lendemain de cette rupture, son ex-petite amie quittait Montréal pour faire le tour du monde en solitaire. Du moins, c’est que ce Bob croyait, avant qu’il apprenne, un peu plus tard, que Falbo faisait également partie de ce voyage.
Sur le coup, Bob voulait tout abandonner, mais Flavien insista qu’avec le cégep, il oubliera Mirabella de sitôt. Avec le déménagement dans leur nouvel appartement et la recherche d’un emploi étudiant à temps partiel, le jeune éploré commençait à oublier la douleur de la rupture, mais pas celle de la trahison de Falbo. On raconte souvent, qu’avec le temps, on finit par reconnaître nos vrais amis. Et Flavien était la preuve qu’il existait toujours des amis fidèles.
- Ça va, mon Bob?
Assis de l’autre côté de la table de la cafétéria, Flavien regardait son meilleur ami d’un air incertain. Bob le rassura en hochant de la tête tout en avalant une bouchée de son sandwich PPP – porc, poulet, pain. Flavien n’avait pas besoin d’entendre son histoire d’altercation avec le grand gringalet de ce matin, ni celle de son cours hyper ennuyeux de l’avant-midi. Il valait mieux créer une diversion.
- Pis toi, ton initiation?
- Pour l’instant, ça va. J’ai eu des compliments sur mon costume. Surtout pour la peinture que t’as choisie.
Bob était soulagé. Il avait souvent entendu parler d’histoires d’initiations qui prenaient d’étranges tournures. Heureusement, même si Flavien portait en ce moment un béret, un foulard et des verres fumés, il n’était pas humilié par ses pairs. Et le t-shirt qu’il arborait avait pour sujet une boîte de soupe Campbell’s. Honnêtement, qui n’aimait pas la soupe?
Après avoir englouti sa propre bouchée de sandwich, Flavien ajouta :
- Tu sais… après les cours, on pourrait commencer nos recherches pour un nouveau bassiste.
Comme s’il réalisait qu’il venait de faire une gaffe, le jeune homme s’excusa. Mais son meilleur ami trouvait qu’il n’avait pas à être désolé. Même si Mirabella était leur ancienne bassiste. Après tout, n’est-ce pas Flavien qui lui avait dit que le cégep ferait disparaître son ex-copine de sa mémoire? S’ils pouvaient trouver leur musicien le plus tôt possible, peut-être qu’ils auront le temps de se pratiquer pour participer à Cégeps en spectacle. Et, qui sait, peut-être qu’ils récolteront l’argent, la gloire et les tournées dans les meilleurs restaurants du monde. Avec un horaire si chargé, qui aurait besoin d’une blonde?
- Salut, l’artiste!
Bob leva son regard, même s’il savait que cette voix s’adressait à Flavien. Ce dernier s’engageait aussitôt dans une discussion sur son premier cours de philosophie avec une personne portant un grand sarrau blanc, mais son ami ne portait pas attention à ce qu’il disait. En vérité, il était intrigué par le déguisement d’initiation de cette inconnue. Quel visage se cachait derrière ces fausses lunettes, ces faux sourcils, ce faux gros nez et cette fausse moustache?
- Pétrolia, je te présente Bob. Mon meilleur chum depuis toujours.
Malgré la grosse moustache, le sourire que fit Pétrolia avait l’effet d’un coup de vent chaleureux, le même qui soulève les feuilles d’automne et les papiers d’emballage de hot-dog. Et, malgré son air niais, Bob devait se rendre à l’évidence : il avait bien fait d’avoir commencé cette session.